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La journée des adhérents

Elle a eu lieu le samedi 30 septembre 2017



La journée annuelle de l’association s’est tenue cette année en Centre-Bretagne, chez Dominique et Colette, que l’on remercie vivement pour leur accueil.


Pour rappel, la journée des adhérents est un moment informel de l’association qui permet des échanges, de faire connaissance, et en même temps de se faire une image de ce qu’est notre association, de présenter ce qu’elle fait, de faire retour sur les différentes activités passées et d’envisager celles à venir.



Cette année…


Le projet important de cette année, en termes de temps et d’organisation, sont bien sûr les 30 ans de l’association et le congrès de Saint-Malo. 300 inscrits aujourd’hui, mais on vise les 500, ce qui est en bonne voie. Il y a une réelle envie de s’inscrire dans ce projet pour les adhérents. Il est à noter que les plus anciens adhérents reviennent en vue de cet événement.


 


Un objectif était d’inviter des personnalités qui ont accompagné l’association : J. Maisondieu, M. Péruchon, B. Ennuyer, G. Vaucher... Tous ou presque ont répondu présents et montrent leur intérêt pour notre association en se rendant disponibles. La réputation de notre association est clairement positive et fédératrice.


 


D’ailleurs, Jean-Charles Mandart, notre représentant de l’antenne de Pontivy, en a parlé au parlement européen lors d’une allocution.


 


L’organisation de ce congrès a été l’essentiel du travail de groupe de l’association rennaise cette année. Deux groupes de travail ont été constitués qui se sont régulièrement retrouvés en séance plénière pour une organisation sans faille, la demande de subvention, la finalisation du programme, etc.


 


 


Groupes rennais


A Rennes, les groupes d’analyse de pratiques continuent de fonctionner. Le groupe du mardi soir, animé par Pierre-Yves, a en ce moment une bonne dynamique et comporte régulièrement 6 ou 7 personnes pour un travail autour de la clinique ou des problématiques institutionnelles. Le groupe du lundi matin, animé par Dominique ou Elisabeth, est actuellement moins nombreux mais continue de fonctionner. Son travail tourne autour de problématiques plus institutionnelles : positionnement du psychologue, ce qui lui est demandé, ce qu’il peut refuser, questionnement autour de la coordination de structures comme un PASA. Mais le groupe s’autorise de plus en plus à travailler la clinique.


 


Le groupe démence et psychanalyse lacanienne continue de fonctionner et regroupe environ 10 personnes, de plusieurs départements.


 


Le groupe de travail « P.A.S.A. » se réunit depuis 2013 afin de réfléchir à l’accompagnement des personnes accueillies au sein des Pôles d’activités et de soins adaptés. Il est composé de 4 à 5 personnes, majoritairement des psychologues intervenant au sein de ces unités. Ces rencontres constituent un moment d’échange sur les différentes organisations, les outils de chacun, ainsi que le partage d’idées sur les activités ou ateliers pouvant être proposés. Le positionnement du psychologue est également questionné dans son rôle auprès du résident accueilli au P.A.S.A., auprès des équipes (coordination, temps de régulation…), mais aussi des familles. En filigrane, un article est en court d’écriture ayant pour thème les ateliers thérapeutiques au sein des P.A.S.A.



Les rencontres se déroulent toutes les six semaines environ, le vendredi matin (9h30-12h) sur les EHPAD des membres du groupe. Afin d’enrichir notre travail, le groupe reste ouvert à la participation d’autres professionnels intéressés par cette réflexion.



La question de l’accompagnement des personnes handicapées vieillissantes est aussi dans l’air du temps. Les professionnels d’EHPAD sont en difficulté mais les professionnels formés à l’accompagnement des personnes handicapées qui viennent travailler en EHPAD également. Il y a une sorte d’urgence à penser cette question. L’institution actuellement empêche de penser cette question. A Brest, aux genêts d’or, ils ont travaillé pour aider les professionnels à la transition. Cela fonctionne, à condition que les professionnels de terrain soient volontaires pour accueillir ce nouveau public. Le psychologue a un rôle à jouer dans cette réflexion. Un nouveau groupe de travail pourrait se constituer sur ce thème. Ceux qui sont intéressés peuvent le faire savoir pour le constituer.



Antenne de Nantes


Ils sont une vingtaine avec un noyau dur de 5 à 10 personnes. Ils continuent de faire de l’analyse de pratiques, mais leur thématique actuelle est celle de la sexualité de la personne âgée en vue d’un séminaire à venir pour l’année 2018, sans doute en septembre. Des invités (philosophes, sociologues…) seront amenés à rebondir sur leurs cas cliniques. Cette antenne est à ce jour composée uniquement de psychologues.



Antenne de Brest


L’antenne a fait son séminaire l’année dernière sur la thématique du chez-soi. Séminaire très intéressant et tout à fait dans la philosophie de l’association. Un grand merci à eux, donc.


 


Environ 40 personnes sont rattachées à l’antenne. Deux groupes fonctionnent en alternance chaque mois. Actuellement, ils sont partis d’un questionnement : le psychologue n’est un cadre pas comme les autres, ce qui pose la question du rôle du thérapeute en institution. Il ne faut pas oublier le patient : la seule évaluation qui compte c’est la sienne et la relation de confiance est le socle de la dimension thérapeutique.


Ce sont les petits mots qui soignent des maux et on ne sait pas toujours ce qui est thérapeutique. Comment se positionne-t-on par rapport à ce qui est thérapeutique dans nos différents métiers ? En effet, on le sait, tout peut devenir support thérapeutique car il s’agit d’abord d’une rencontre. La question du cadre est donc essentielle. Mais cela pose la question du tout thérapeutique en institution et le cadre institutionnel peut être bloquant. Car les nouveaux directeurs sont avant tout des gestionnaires d’entreprise : on parle de finances. Quelle est la finalité de nos institutions avec tout cela ?


 


La tendance est à la para-médicalisation du psychologue. Le risque est de se retrouver en dehors du champ thérapeutique. L’actualité est celle du virage ambulatoire à l’hôpital, avec un séjour abrégé qui risque d’omettre la dimension du psychothérapeutique. La personne sera réduite à son corps mécanique. Le psychologue sera alors appelé avant la sortie pour voir si tout va bien, il risque de devenir caution.


 


Cela interroge aussi la formation des futurs psychologues qui devrait inclure une sensibilisation à la perversion, à la paranoïa des directions d’établissement.



Antenne de Cancale


Elle est remplacée par l’antenne de la côte d’Emeraude, sise maintenant à Saint-Malo et non plus à Cancale. Un groupe d’une dizaine de professionnels, toutes professions confondues, est déjà constitué, avec un noyau dur de 6 personnes environ. Le groupe travaille actuellement sur le thème de la transmission. Ils se réunissent dans un EHPAD à Saint-Malo.



Réflexion des présents : Les religieuses atteintes de la maladie d’Alzheimer ont moins besoin d’être encadrées. En fait, elles suivent le mouvement, car elles ont une vie très ritualisée et l’accompagnement se ferait entre elles. Mais cela pourrait être une vision un peu idéalisée. Car quid de l’entraide vraiment effective ? En fait, il semble qu’elles ne s’aident pas tant que cela les unes les autres selon les communautés, parfois elles ont même tendance à être excluantes (charité à géométrie variable ?). Il est aussi noté, par expérience, que les curés auraient plus peur de la mort que les autres. « Symptômes (saint-homme), priez pour nous ! ».


 


Il est par ailleurs relevé que d’une façon générale la routinisation pourrait être une prévention de la maladie d’Alzheimer. Ou tout au moins de ses symptômes les plus bruyants.


 


Il faut relire « Asiles » de Erving Goffman : ce qu’il y dit explique aussi le fonctionnement des EHPAD aujourd’hui. Il y a intérêt à en parler aux jeunes psychologues, qu’ils le lisent ! On retrouve dans l’EHPAD l’hôpital du 19ème. Hôpital alors militaire qui établit une grande discipline en assignant chacun des malades à un lit (discipline et autorité médicale). La hiérarchie des EHPAD est calquée sur celle des hôpitaux d’autrefois. L’« hospitalisme » : névroses anaclitiques que l’on retrouve également chez les personnes âgées institutionnalisées. Un psychologue clinicien exerçant sur une base militaire pourrait venir parler de son expérience : la représentation du psychologue n’est étonnamment pas négative du point de vue des militaires.



Antenne Kreiz-Breizh


L’antenne est un peu en stand-by du fait du faible nombre de participants, mais elle pourrait être relancée par l’arrivée de Dominique en retraite et celle de Jean-Charles à venir.


 


Une réunion a eu lieu sur les actions avec la DGS de l’Union Nationale de Prévention du Suicide. Par ailleurs, Jean-Charles est intervenu au Parlement Européen. Les retours sont intéressants. Une commission issue de la commission européenne devrait venir en Centre Bretagne pour voir les expériences qui y sont menées.


 


La Bretagne : terre de suicides ? il y aurait une amélioration. Mais le taux de suicides chez les femmes est en Bretagne supérieur à celui que l’on voit au niveau national.


 


Il se discute l’idée de la transmission. Le non-dit n’est-il pas ce qui se transmet le mieux ? Comme on apprend la langue maternelle on apprend le suicide parental. Il ne faut pas hésiter à continuer l’enquête auprès de la personne qui a fait une TS pour voir si elle l’a planifié (Où ? Quand ? Comment ?).


 


Qu’est-ce que cela fait quand en EHPAD quand on met dans les transmissions « idées suicidaires » ? Sur quoi cela débouche ? Une chose est sûre, on ne prend jamais seul en charge une personne suicidaire. Il s’agit de voir avec qui il ou elle a une bonne relation de confiance. Et lui donner des coordonnées pour qu’elle puisse appeler en cas de nécessité. Car s’il y a une absence de soins par les mots, on n’aidera pas la souffrance de la personne. Et il s’agit avant tout de rompre l’isolement et d’identifier la crise suicidaire (hauts facteurs de risque de passage à l’acte !).


 


Nous concluons par ailleurs qu’il y a nécessité d’une réflexion sur notre fonctionnement associatif, sur le rôle des vice-présidents, sur la possibilité qu’il y ait à terme un autre président, même si la charge de travail est assez importante, mais justement en s’appuyant sur plus de collégialité. Un nouveau modèle associatif serait à définir.


 


Les réflexions à venir porteront aussi sur la question de la formation : avec les nouveaux textes réglementaires et l’orientation vers plus de formatage (Data dock, DPC), le modèle économique de l’association est remis en cause. Nos formations entrent en effet assez peu dans leurs cases et il est possible que nos stagiaires ne puissent plus à l’avenir se faire prendre en charge par leur OPCA, avec le risque de voir leur nombre diminuer. Nous sommes confrontés à une forme d’obligation de faire comme les autres organismes de formations classiques, mais cela vient en confrontation avec la volonté de conserver l’âme et les valeurs de l’association. Pas simple.


 


La journée se conclue par une distribution de noix issues des arbres de Dominique et Colette !