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La journée des adhérents

Elle a eu lieu le samedi 26 septembre 2020


Tour de table de présentation des forces en présence
Il y avait 12 personnes présentes.
La journée annuelle de l’association s’est tenue cette année à saint-Malo, chez Marie-France, que l’on remercie vivement pour leur accueil.
Pour rappel, la journée des adhérents est un moment informel de l’association qui permet des échanges, de faire connaissance, et en même temps de se faire une image de ce qu’est notre association, de présenter ce qu’elle fait, de faire retour sur les différentes activités passées et d’envisager celles à venir.

Impact de la crise sanitaire sur le fonctionnement de l’association
L’association se sent comme « arrêtée » en ce moment si particulier. C’est une année quasi-blanche qui se profile avec son lot d’incertitudes influant sur sa dynamique présente et à venir. L’association s’inscrit dans de « faux rythmes », avec des espaces de flottements.
Les colloques et séminaires sont décalés, pour le moment, en 2021.
La journée « crise sanitaire, conséquences psychologiques et organisationnelles » a été maintenue (2 octobre 2020) à la Maison de Quartier de Villejean à Rennes.
Peggy, notre assistante de développement de la vie associative, a toujours été en activité et demeure joignable. Si vous souhaitez vous rendre au siège de l’association à Rennes, vous pouvez contacter Peggy qui assure deux jours en présentiel au 4 Square de Gascogne.
Il est important de rendre compte de la fidélité de ses membres et adhérents, de la mobilisation de son Conseil d’Administration et de sa solidité financière qui mettent en mouvement sa capacité à se réinventer.

Publications
La collection « vieillissement, sciences humaines et santé publique », après l’ouvrage « le neuropsychologue en consultation mémoire », publie les notes d’une psychologue clinicienne en gériatrie « Les Vieux et nous », écrit par Ina Moldoveanu et illustré par Gérard Cousseau, dit Gégé.

Echanges
Pour Nathalie, art-thérapeute, membre de l’antenne « du Bout du Monde », cette année a fortement bousculé l’activité de son école de formation en art-thérapie fondée récemment. Toutefois, le temps ainsi libéré, elle a pu finaliser sa formation de sophrologue. Elle est ravie de pouvoir également pouvoir exercer à ce titre.
Benjamin et Alix, tous deux étudiants à l’université de Rennes, ont partagé leur parcours. Benjamin, par le biais du Clic, est devenu membre actif au sein de l’antenne de la Côte d’Émeraude et a participé à la construction du colloque « Transmettre » (14&15 novembre 2019). La crise sanitaire ne lui a pas permis de terminer son stage en EHPAD mais lui offre un temps de réflexion pour affiner ses projets professionnels. Alix, quant à elle, nous fait part d’une initiative qu’elle a mise en œuvre à l’université.
Elle a créé une association proposant des rencontres intergénérationnelles (étudiants/résidants de maisons de retraite). Elle se propose également d’accompagner les professionnels du secteur « du handicap » lors d’activités diverses comme les sorties et autres besoins émergents. En tant qu’étudiante, un besoin de liens avec le « terrain » était fort prégnant. Si la COVID a gelé le projet, Alix a continué à correspondre, par écrit, avec les personnes qu’elle avait rencontrées. Le bruit créé autour de ce virus, les informations incessantes lui ont fait ressentir le désir de couper et de se concentrer sur l’écriture en se recentrant sur la vie quotidienne. Les nouvelles de la vie en quelque sorte. Après le confinement elle a surtout utilisé la forme « carte postale ». Recevoir du courrier est toujours un plaisir… et nous est personnellement dédié.
Les questionnements autour du statut de bénévole, la place à définir en collaboration avec les intervenants, la pérennisation de cette association face à des étudiants mobiles, ont été au chœur des débats, nourris aussi par l’expérience des Petits Frères des Pauvres (PFP).
En effet, Yves Moussay, adjoint de direction régionale (PFP), région Ouest, coordonne les équipes bénévoles avec 4 salariés. Il y a déjà plus de 50 années que ces bénévoles interviennent aussi bien en établissement qu’à domicile. Pendant la crise sanitaire, et surtout le confinement, l’objectif fut de maintenir les liens avec les personnes accompagnées. Le confinement a fait surgir la recherche d’une proximité différente aussi entre membres des équipes. Comment protéger les bénévoles plus âgés qui souhaitaient demeurer actifs ?
Le téléphone et Famileo ont été les outils les plus utilisés. Ce temps inattendu a permis de questionner à nouveau la « juste » place des bénévoles.
La région Ouest fait partie d’un ensemble de 12 régions. En juin 2020, un rapport a vu le jour, « Isolement des Personnes Âgées : les effets du confinement ; l’isolement de nos aînés est une vraie distanciation sociale ». Ce rapport, riche en témoignages, en analyse des données quantitatives mais aussi qualitatives est en libre accès sur le site des PFP.
Emmanuelle, psychologue, outre des stages en EHPAD et en Soins Palliatifs, a suivi sa licence à Paris, puis un Master « trauma, souffrance et exclusion » à Brest. Nouvellement diplômée, elle exerce à Saint-Malo (temps partiel sur deux EHPAD) et à Plancoët. Elle se heurte au poids du sanitaire en cette période et se sent très peu écoutée au sein des établissements. L’association représente alors un lieu de ressourcement, professionnel, éthique, d’analyse, documentaire… Emmanuelle est également sollicitée pour une formation sur la démence et les stéréotypes. L’association a déjà travaillé sur ces thèmes et les actes des colloques sont à disposition au sein de chaque antenne.
Cela nous laisse toujours à penser que la place des psychologues au sein des établissements, si elle est souvent reconnue, demeure à défendre et à définir encore dans de nombreux lieux. La crise a fait surgir ce besoin de redéfinition face à un tout sanitaire.
Germaine, psychologue, intervient auprès d’enfants, d’adolescents et de leur famille (Institut MédicoEducatif). L’association est pour elle un lieu ressource, en adéquation avec les valeurs auxquelles elle tient.
La COVID et ses conséquences font émerger des orientations plus organisationnelles de son lieu de travail.
Des réunions de concertation, d’analyse se retrouvent abolies, les mots se transforment en évaluation-éducation- compensation, faisant fi à la clinique. Les espaces à penser sont supprimés, laissant en évidence ce qui est quantifiable. Quels seront les impacts sur les patients ?... Cette crise semble accélérer, ici, ce glissement de pratique.
Kevin, psychologue, diplômé depuis 2014, a exercé, comme tout psycho-gérontologue, à travers le cumul de temps partiels. Il intervient désormais en EHPAD, sur deux sites. Il a connu l’association grâce à l’antenne Part’Âges Nordmans.
En ces temps troublés, il demeure sur un site, et est sollicité particulièrement autour du lien avec les familles. C’est autour de nombreux appels téléphoniques, dans une démarche proactive qu’il maintient ces contacts. Il s’appuie sur les outils numériques (tablette pour familles éloignées, Skype, Zoom avec l’équipe mobile en géronto-psy…). Une proximité s’est aussi développée au sein de l’établissement où il demeure.
La connaissance, la reconnaissance mutuelle des professionnels, ont enrichi sa pratique. Avec humour, il tente de trouver des biais pour personnaliser la blouse qui est devenue présente pour le psychologue.
Jeanne-Françoise, trésorière de l’association et jeune retraitée, n’a pas encore intégré entièrement son nouveau statut. Des évènements personnels se sont entremêlés à sa fin de carrière. Infirmière, puis cadre de santé, directrice des soins, elle exerce, ces dernières années, au Clic de Saint-Malo (comme une synthèse de ses divers positionnements professionnels). Déjà membre de l’association depuis 15 années elle apprécie cette complémentarité des postures. Membre de l’antenne Baie et Rance qui, après un court sommeil s’est refondée en antenne Côte d’Emeraude, elle a participé à l’élaboration de colloques dont le dernier en date, « Transmettre ». Sollicitée pour un travail autour de l’habitat, elle est en contact avec le Clic Noroit.
Danielle, vice-présidente de l’association, psychologue en santé publique, a exercé comme responsable recherche dans le domaine, entre autres, du handicap. La proximité avec les problématiques du vieillissement et les valeurs sous-tendues communes ont permis à l’association GIRPsySP de rejoindre Psychologie & Vieillissement. Cette collaboration voit la création d’ouvrages sous le label « vieillissement, sciences humaines et santé publique ».
Ses recherches qualitatives tendent à recueillir la parole des personnes vulnérables, à valoriser leur subjectivité à la croisée de l’exercice des professionnels. Un ouvrage co-écrit avec Elisabeth Donnet-Descartes « évaluer avec les usagers » aux presses de l’EHESP, « expose en détail une méthode qui donne à l’usager une place d’expert ». Ce sont, ici, des publics vulnérables des secteurs sanitaire, social et médicosocial.
La journée du 2 octobre (la crise sanitaire, conséquences psychologiques et organisationnelles) se peaufine et permet de repenser divers enseignements, tant au niveau des comités d’éthique qu’au niveau de l’expérience du SIDA. Le besoin de sortir de la verticalité (prise de décisions s’ancrant sur le slogan « nous sommes en guerre ») pour cheminer vers une place du citoyen et de sa parole, de sa capacité à produire du savoir et à le restituer aux experts.
Le doute, les injonctions contradictoires, sèment des confusions au niveau du grand public. Quelle parole, quels désirs des personnes âgées en EHPAD ? Quels vécus des familles ? Comment entendre un comité citoyen en controverse avec le comité scientifique ? …
Et, Pierre-Yves, président de l’association, décline son parcours au sein de psy-vie qu’il intègre en 1994, devenant secrétaire puis président depuis une quinzaine d’années.
Psychologue clinicien, il exerce au CHU de Rennes en médecine gériatrique, à l’hôpital de jour, au sein d’un EHPAD et propose aux « aidants » des consultations externes gratuites à l’Hôtel-Dieu.

Cette période montre combien la prise de risque se noie dans la mise en danger, créant une culpabilisation qui entraîne, souvent, un hyper-contrôle au sein des structures qui se sont positionnées de façon assez hétérogène. Le moment du confinement fut révélateur, face aux discours de peur, de cet hyper-contrôle qui
a vu le jour, confinant de manière stricte les résidants de certains EHPAD dans leur chambre. D’autres ont opté, tout en protégeant la structure et les résidants, de laisser une certaine liberté de circulation dans l’établissement, lieu de vie des personnes. L’analyse de ces diverses pratiques, des temps donnés à penser, des modalités de prises de directives, des pas de côté mis en œuvre, innovations et régressions seront riches à recueillir et à interroger.

Un retour sur l’histoire de l’association
L’association Psychologie & Vieillissement, dont le siège est à Rennes, a vu le jour en 1987. À l’origine, un groupe de travail se réunissait, dont Dominique Le Doujet, premier président. Composé de psychologues, de psychiatres, de gériatres, ils ont rapidement posé la problématique autour de l’introduction des sciences humaines en gérontologie. Un premier groupe se penche sur la problématique des « démences et thérapies ? » qui aboutira à un séminaire. D’autres groupes se mettent au travail et diverses thématiques se déclinent, plusieurs colloques se construisent. La mémoire de ces réalisations est compilée dans « les actes » qui reprennent au plus près le contenu des colloques et séminaires.
Au début les objecteurs de conscience font office de secrétaires, puis des emplois jeune s’y attèlent pour qu’aujourd’hui, le poste de Peggy soit pérennisé.
Les antennes se multiplient. L’antenne « Baie et Rance » fut initiatrice. Après sa mise en sommeil, quelques membres se rejoignent et créent l’antenne « Côte d’Émeraude ». Puis ce fut Pontivy, Nantes, Le Nord Finistère avec l’antenne « Du Bout du Monde ». Suite au colloque des 30 ans de l’association (en 2017), l’antenne du Mans-Alençon « Part’Âges Nordmans » ainsi que celle de Caen « La Caenaise » s’associent.
Un groupe de psychologues déjà actif est souvent à l’origine des antennes. Toutefois, les plus anciennes se forment en pluridisciplinarité.
Une septième antenne, vendéenne (La Roche-sur-Yon) rejoint l’association. Déjà constituée, sous l’intitulé « APS », Association Psychologie et Sujets âgés, elle se dissout pour intégrer l’association. Adhérents depuis longtemps et avec le souhait de sortir de l’entre-soi, cette création puise dans l’envie de se remettre au travail, d’accéder à plus de légitimité en transmettant et en laissant trace, ce qui est l’ambition première de l’association, sans oublier le désir de contribuer au débat de Santé Publique.
L’association structure l’ensemble, garantit les valeurs communes, appuie les antennes (logistique, réseau etc.) qui conservent leur autonomie.

Actualités
La journée du 2 octobre 2020, prévue initialement en septembre, vient interroger cette crise sanitaire tant sur ses conséquences psychologiques qu’organisationnelles, tant du point de vue des sciences humaines que des positionnements professionnels. Chacun s’est adapté avec souvent de belles innovations malgré les contraintes. Il s’agit de les faire émerger et de les questionner. Sont-elles toutes à pérenniser ?
Les fonctions attendues ont bougé, tant dans les établissements qu’à domicile. L’aventure de la clinique au téléphone a été riche d’expérience et même les plus réticents, comme les psychologues d’orientation psychanalytique, ont constaté des libérations de la parole, surtout chez les personnes « obsessionnalisées » (article du Monde). Les patients, eux-mêmes, ont reconstitué du cadre chez eux ou dans leur voiture en se préparant à ce temps de rencontre non présentiel. Le silence s’est géré de manière différente, et si parfois le mode conversationnel a prévalu, il a permis aussi de belles mises au travail. Il s’agit de rechercher également l’incidence de ces nouveaux modes de travail (téléphone, télétravail…) pour donner sens à ces pratiques. Les familles, très en attente, ont été particulièrement reconnaissantes de ces liens maintenus. La visioconférence a apporté, en art-thérapie, un espace pour être entendu, écouté. L’enregistrement a permis de maintenir une continuité entre les séances.
Les questionnements sont nombreux :
- Quels peuvent-être les risques de glissement des pratiques ?
- Les pas de côté, dans nos rôles respectifs, ont été identifiés. Comment retrouver ou recréer nos fonctions ? Qu’est-ce qui a fait expérience ?
- Dans les EHPAD, les familles se sont saisies de ces opportunités et ont été présentes toutes les semaines. Qui a maintenu ce lien ? La psychologue ? L’aide-soignante ? L’infirmière ? L’animateur ?
- Quelle est, et que sera la place de la parole du résidant ou de la personne à domicile, souvent étouffée par le stéréotype : vieux = fragile = isolé ?...

Perspectives
. Le séminaire de Nantes : « Les déracinés » prévu en mars prochain (l’incertitude demeure quant à la date prévue)…
L’antenne de Nantes souhaite partager leur recherche autour de cette notion de déracinement que vivent aussi bien les migrants vieillissants que ceux et celles qui décident, issus du milieu rural, de rejoindre la ville ou vice-versa.
Aujourd’hui, l’impact de la crise sanitaire ne sécurise pas les principaux intervenants. Redonner un vrai temps de réflexion à l’antenne, lui permettre de retrouver une dynamique qui s’est émoussée au cours de ce temps incertain (comme pour les autres antennes), sera à rediscuter.
Les modalités d’ouverture de ce chantier aux autres antennes, comme pour ceux qui sont en cours, restent questionnées.
. Le prolongement de la journée du 2 octobre « la crise sanitaire et ses conséquences psychologiques et organisationnelles »
Cette journée, posée comme base d’une recherche-action, servira d’appui pour dégager une ou deux thématiques fortes à développer sous diverses formes. Il s’agira de solliciter les antennes et autres partenaires, comme le Bistrot-Mémoire, qui ont envie de travailler sur ce chantier.

Conclusion
Se rencontrer, se découvrir dans la pluridisciplinarité, questionner, partager des valeurs et des expériences, se ressourcer, s’enrichir, poser des mots, les triturer, les approfondir, dégager des problématiques en lien avec les sciences humaines… C’est ainsi qu’une journée des adhérents prend fin prête à se prolonger dans nos divers lieux d’exercice. Ce temps particulier de la COVID nous permet d’ouvrir de nouvelles problématiques, de nouvelles pratiques et de réfléchir à nos rôles et statuts, entre les résonances personnelles et collectives.
Pour un plaisir toujours partagé.